Le Maître de Chapelle de l'Eglise de La Madeleine

C'est sous ce titre que les parisiens connaissent ce séduisant jeune homme qui fréquente le milieu artistique: poètes, peintres et musiciens. Il est reçu par la famille Clerc chez qui il trouve l'ambiance  affectueuse qui lui avait manqué pendant ses études loin du berceau ariègeois. Il passe ses étés en Normandie chez les "Clerc"On se retrouve dans les confortables villas du littoral où l'on chante les chansons et romances qu'il compose, comme ce "Papillon" composé en 1884 mais qui ne sera publié que plus tard à cause d'une divergence concernant le titre, entre Fauré et son éditeur. Elégie avait  été  tant apprécié du public que l'éditeur voulait une oeuvre de la même veine mais offrant plus de virtuosité, mot détesté par Fauré. L'oeuvre est composée et baptisée "Libellules". Fauré refuse le titre et il acceptera,furieux, la publication 14 ans plus tard avec ces mots (sic) " papillons ou mouches à m..." mettez ce que vous voulez"!                                         Il a la quarantaine quand ses amis lui  font comprendre qu'il serait de bon ton qu'il se marie. On lui met 3 noms dans un chapeau , il tire celui de Marie Frémiet qu'il épouse....

En 1894, il publie Romance en précisant à une de ses admiratrices:" je cherchais une phrase musicale bien pénétrante, un clair de lune vénitien, je l'ai trouvé! C'est l'air respiré dans votre parc qui m'a valu cela!

Par contre à la même époque pour son nocturne N°6 pour piano, il  transforme le genre à sa manière: pas de scènes nocturnes rêveuses mais des compositions scintillantes, minutieusement élaborées, oscillant entre lyrisme élégant et dramatisme passionné. C’est en 1894, durant un séjour estival dans la maison de ses beaux-parents, que Fauré écrit son sixième Nocturne, de loin le plus marquant et le plus connu de la série avec ses forts contrastes de tempo, de métrique et d’harmonie. Après l’avoir achevé, le compositeur note dans une lettre: «La musique moderne de piano un peu intéressante est rarissime» –manifestement une raison suffisante à ses yeux pour enrichir le répertoire du Nocturne op. 63.